Zombillénium, 3. Control Freaks / Arthur de Pins

Couverture de l'album
    Francis Von Bloodt est préoccupé. Son président vient de décider de lui mettre dans les pattes un consultant de la pire espèce : Bohémond Jaggar de Rochambeau, d'Acheron Group, envoyé de Béhémoth lui-même... Parce que le parc d'attraction dont il a la responsabilité, le fameux Zombillénium, n'est pas là que pour amuser la galerie. C'est une pompe, « qui envoie du fric aux actionnaires et des âmes à Béhémoth ». Alors il est judicieux qu'un accident bien placé de temps en temps voie périr un client. Mais justement, Francis est un peu trop tendre sur ce dernier point, et ne fournit pas comme il le voudrait le maître des enfers. Jaggar passe à la vitesse supérieure, convainquant les actionnaires que la multiplication des meurtres sera une bonne chose : soit les clients sont morts et ils viennent grossir les rangs, soit ils en réchappent avec une peur bleue et ils font une bonne pub au parc ! Pour lancer la machine, il sort une note de service levant l'article 1.1 (qui stipule qu'il est interdit de tuer des visiteurs dans et hors du parc). Et comme si ça ne suffisait pas, voilà qu'Aurélien, la dernière recrue dopée à la double morsure des loups-garous et des vampires dans le premier tome, fait un sérieux burn-out. Ce qui pose un problème immédiat de sécurité : quand il se fâche, il devient capable de raser le parc rien qu'en soupirant...

    Les représentants syndicaux (Solideathnosc, la C2T et The Working Dead, mais pas « ces sales jaunes de la Zombie Union ») tentent le tout pour le tout : une opération « pomme pourrie » de la meilleure cuvée. Sirius et Aton coordonnent le mouvement qui doit conduire à éroder la fréquentation : les propos désobligeants fleurissent, les attractions sont tournées en ridicule (Sirius, qui est un squelette, montre son postérieur dans le train fantôme : « tu veux filmer la nouvelle attraction ? Ça s'appelle « le tunnel de l'amour »!) Le but ? Décourager au maximum les visiteurs pour faire chuter la fréquentation. Mais Jaggar a du mordant et dans sa manche des contrats de travail en béton : le salarié mort-vivant qui se fait licencier est envoyé tout droit en enfer. C'est déjà arrivé à Francis, ça arrivera à d'autres tant qu'il le faudra. A moins que Gretchen (mais qui est-elle au juste?!?) et Aurélien n'aient identifié une faille dans le système...

    Ce troisième tome ne dépare pas dans la série, toujours aussi mordante ! Avec un côté peut-être plus adulte dans les ressorts dramatiques, parodie du monde du travail en prime. Mais les adolescents continuent de la dévorer, même en collège : à poursuivre sans hésiter dès la 4e et jusqu'au lycée.


Références :
Zombillénium, 3. Control Freaks / Arthur de Pins. Dupuis, 2013. 978-2-8001-5755-9. 14,50 €.