Le reveil des poupees - Schmitt, Begon

    Anna, ado rebelle et gothique juste ce qu’il faut, emménage avec sa mère et son petit frère dans un pavillon banal d’une banlieue commune coincé entre une maison de retraite et un magasin de poupées de collection. Elle en veut à mort à sa mère de les obliger à ce déménagement, et de les éloigner de son père, architecte d’intérieur grand luxe qui travaille de préférence loin. Mais sa mère, qui doit assumer son travail, ses enfants, et les crises qui vont avec leur changement de vie, n’a pas forcément la disponibilité d’esprit ni le temps de s’inquiéter de leur adaptation à leur nouvelle vie. Or cette nouvelle vie est d’emblée mouvementée : des poupées font irruption dans la maison la nuit, les yeux rouges et l’air menaçant. Et des messages étranges sont disséminés dans les boîtes des propres poupées d’Anna : « une longue et pénible souffrance nous assaille. Au désespoir, nous réclamons vengeance ». Jusqu’à cette nuit de cauchemar où les poupées s’en prennent à Anna, à son frère et à leur mère, tandis qu’un déluge s’abat sur la ville et que leur maison menace d’être submergée par la boue…
    Et si tous ces phénomènes étaient liés aux troubles activités du directeur de la maison de retraite voisine ? Ce monsieur est en effet en contact avec quelqu’un qui semble lui demander des interventions illégales auprès de ses pensionnaires ; des injections douteuses qui plongent les patients dans le coma, et que l’infirmier a de plus en plus de réticences à exécuter…

    Cet album possède une couverture qui pourra rebuter les professeurs documentalistes et enthousiasmer les élèves, à base de grands yeux exorbités et des faciès grimaçants des poupées prêtes à quitter leurs étagères. Mais son contenu est plus subtil qu’il n’y paraît, même si le dessin reste un peu à la limite de la caricature. On se laisse prendre à cette histoire d’ado en proie à des tourments réels et à des cauchemars fondés. Et même si tout est bien qui finit bien, on imagine que ça n’est que provisoire… Un peu de frisson à proposer aux collégiens, et pourquoi pas en LP ou lycée.

Le réveil des poupées / Michel-Yves Schmitt, Maud Begon