Okko : le cycle de l'eau / Hub
Prenez un samouraï sans maître (Okko), un guerrier géant qui traverse
flammes, flèches et noyades sans sourciller (Noburo), un moine
alcoolique qui n'a pas son pareil pour invoquer, quoi que souvent de
manière approximative, les kamis, esprits des eaux (Noshin), et un
jeune garçon qui ne connaît rien de la vie et qui vient de perdre toute
sa famille (Tikku). Situez le tout dans l'empire du Pajan, en l'an 1108
du calendrier officiel, et vous obtiendrez une série efficace
particulièrement destinée aux amateurs du Japon médiéval (nombreux dans
les CDI, notamment au collège).
Alors que
maître Okko revient d'une mission, il trouve son relais dévasté
par les pirates, qui ont envoyé Noburo par le fond et emmené toutes les
geishas. Le jeune Tikku réclame au rônin son aide pour se lancer à la
recherche de Petite Carpe, sa sœur prisonnière des pirates. En échange
des dix jours qu'Okko accepte de lui consacrer, Tikku promet de lui
dévouer son existence. Une invocation de Noshin les met sur la piste du
Port aux Cent murènes, à la maison de jeu la plus connue et la plus
dangereuse de la ville : le Grand Lotus Rouge. Sous son masque,
Noburo frémit de colère : il le sent, c'est ici que se cachent les
hommes qui ont dévasté le relais et emmené Petite Carpe. Mais ce qu'il
ne sait pas, c'est que le Grand Lotus Rouge cache un secret plus
terrible encore. Hiryu Shatoki, qui a reçu l'établissement de son père,
a hérité également de sa malédiction. Une visiteuse « longue comme
la souffrance et qui dissimule son visage », vient régulièrement
chercher dans la maison de jeu des jeunes gens et jeunes filles, chair
fraîche que Hiryu Shatoki, lié par le pacte de son père, lui livre
depuis vingt ans. Elle choisit parmi eux quelques prisonniers qu'elle
emmène, quant aux autres... elle trouve un plaisir sanguinaire à
taillader leur chair et à les découper en morceaux. Cette visiteuse met
nos héros sur la piste des Satorro, une famille qui régna sur les
archipels du nord il y a bien des siècles. Après une traversée
tempétueuse, Okko, Noburo, Noshin et Tikku approchent du château des
Satorro. Bien étrange demeure, bâtie sur un rocher suspendu au dessus
du vide. Bien étrange couple, attaché plus que de raison aux codes
d'honneur des samouraï, isolé dans ce château cerné d'humidité et qui
n'a plus reçu de visite depuis plusieurs années...
Les amateurs de combat de sabre seront comblés (« ne connais-tu
pas l'aphorisme qui dit : pendant que tu dors, ton ennemi
s'entraîne... »), comme le seront les spécialistes de vampires et
autres êtres fantastiques. Pour les autres, le rythme de l'action, la
profondeur des personnages et la qualité visuelle d'un univers qui
plonge largement dans l'imaginaire du Japon médiéval les convaincra
peut-être d'entrer dans les quatre cycles des éléments à la suite
d'Okko. Une série d'aventure et d'action à proposer aux collégiens,
mais qui trouvera également preneur au LP et au lycée.
Références :
Okko : le cycle de l'eau / Hub. Guy Delcourt Productions.
1. 2005. 13,95 €. 978-2-84789-164-5.
2. 2006. 13,95 €. 978-2-7560-0059-6.