Mickey et l’océan perdu / Denis-Pierre Filippi, Silvio Camboni, Gaspard Yvan

Mickey
version steampunk, ça vous tente ? C’est ce que réussissent les
auteurs de cet album, rompus au genre, en conservant tous les
ingrédients de base. Les personnages principaux : Mickey et
Minnie, bien sûr, mais aussi Dingo et Pat Hibulaire, toujours bien
décidé à marcher sur leurs plates-bandes ! Cette aventure commence
sur la banquise, nos héros étant à la recherche d’un trésor coulé dans
les cales d’un navire : la coralite, source d’énergie phénoménale
qu’on ne trouve plus qu’en toute petite quantité. Tant pis si sur cette
dernière mission ils se font doubler par leur ennemi juré, car ils ont
une longueur d’avance dans la course à la récompense proposée par le
professeur Enigmus, l’inventeur de la combustion coralitienne !
Pour repêcher et lui amener l’artefact immergé dans la fosse des
Néméides, ils ont un atout de poids, leur dernière invention :
l’autoscaph’, un scaphandre qui obéit à la moindre des pensées de son
« conducteur ». Pendant que Mickey reste au sec dans le
bateau, l’autoscaph’ plonge et rapporte ce qu’on lui commande d’aller
chercher ! Cette brillante invention intéresse au plus haut point
le professeur Enigmus, qui a une mission à proposer à nos trois
amis : s’associer à lui pour aller récupérer une arme redoutable
cachée au fond de l’océan afin de la détruire. Du moins c’est ce qu’il
prétend… Car Mickey va découvrir à ses dépens que le professeur a un
projet beaucoup moins noble, qui consiste à exploiter un vaste de champ
de coralite sous-marin. Et pour mener à bien ce projet, il a imaginé
rien de moins que d’inverser la polarité de l’eau pour lui faire perdre
sa pesanteur, générant une catastrophe de grande ampleur qui donne lieu
à de très belles planches, quand l’eau des océans et des rivières
s’envole, avec tout leur contenu…
Cette
catastrophe a une conséquence inattendue : Pat Hibulaire se rallie
à la cause de nos trois amis, devenant une aide précieuse pour contrer
les manigances du professeur Enigmus. Heureusement, ce ralliement ne
sera pas durable, et tout rentre dans l’ordre quand les cours d’eau
retrouvent leur lit, Mickey ayant réussi à rétablir la pesanteur de
l’eau. Tout est bien qui finit bien, et Pat Hibulaire se sauve avec
l’ordinateur de Mickey, que Dingo a pris soin de vider de ses données
au préalable ! Visuellement très réussi, cet album prend place
dans la grande liste des suites de séries célèbres. Il revisite le
mythe avec ce qu’il faut d’inventivité pour nous embarquer dans
l’aventure. Ses planches sont un régal de détails soignés, avec une
mise en couleurs de grande qualité. Un classique joliment revisité à
glisser dans les bacs dès le collège, au LP et pourquoi pas au lycée
pour ceux qui conservent leur âme d’enfant !
Références :
Mickey et l’océan perdu / Denis-Pierre Filippi, Silvio Camboni, Gaspard Yvan. Glénat, 2018. 15 €. 978-2-344-02505-5.