Méto, 1. La maison / Lylian, Nesmo, d’après Yves Grevet

La trilogie
d’Yves Grevet a trouvé sa place dans les rayons des CDI des collèges et
des lycées par l’originalité de son univers (à l’époque de sa parution,
il y a une dizaine d’années) et la qualité de son écriture. Elle est
ici adaptée fidèlement, nous proposant un regard un peu différent sur
l’histoire de ce curieux pensionnat.
Méto fait partie des plus
âgés parmi les enfants qui peuplent la Maison, cette curieuse
institution que rejoignent des garçons qui n’ont pas (ou presque) de
passé. Il atteindra bientôt la limite d’âge qui touche les grands, ceux
dont le poids trop élevé fait craquer leur lit. Cela vient d’arriver à
Quintus, qui quitte aussitôt la Maison, embarqué par des
monstres-soldats que les pensionnaires ne doivent pas voir. Pour le
moment, le lit de Méto n’a pas bougé, et il se conforme autant que
possible aux règles de l’internat. Elles sont pourtant particulièrement
rudes, en particulier quand un nouveau arrive et que l’ancien qui lui
sert de tuteur est comptable de la moindre des erreurs du débutant en
encaissant les punitions à sa place pendant toute son initiation. Des
punitions qui font froid dans le dos : collective, comme la claque
tournante, que chaque garçon doit asséner à son voisin dans un cercle
morbide, ou individuelle, comme ce séjour dans le frigo, chambre froide
où la température ne dépasse pas zéro degré et qui sert de cellule
d’isolement pour les récalcitrants. Comme tous les nouveaux arrivants,
Crassus, que Méto est chargé d’initier, ne comprend pas bien les
innombrables règles de la Maison : pourquoi faut-il attendre le
décompte entre chaque bouchée du repas ? Pourquoi faut-il dormir
le corps sanglé dans des couvertures au point de ne pas pouvoir
respirer ? Pourquoi chanter avec un ruban de couleur autour de la
poitrine en cours de musique ? Méto s’est posé toutes ces
questions, autrefois. Mais pour survivre dans la Maison, il vaut mieux
en intégrer les règles. Les connaître pour savoir où et quand les
contourner. Car l’adolescent, qui est conscient que son tour viendra
bientôt, veut savoir à quoi s’attendre. Quitte à ne pas boire son verre
juste avant le coucher, afin de rester éveillé et de visiter la Maison…
Cette adaptation, de facture très classique, est efficace et fidèle.
Elle ajoute quelques éléments visuels à l’univers que chacun a pu se
construire à la lecture des romans : la structure de la Maison,
plus usine que pensionnat, les Césars, surveillants robots ou clones,
absolument tous identiques, la violence des parties d’inche,
sport-combat obligatoire pour les plus grands, le handicap physique qui
affecte tous les professeurs… autant d’indices pour la suite de la
lecture ! Un travail de belle facture, pour faire découvrir Méto à
ceux qui n’auraient pas lu les romans.
Références :
Méto, 1. La maison / Lylian, Nesmo, d’après Yves Grevet. Glénat, 2018. 16,90 €. (Log-in). 978-2-344-01794-4.