Les Minions 2 - Collin, Lapuss

Besoin de faire un break estival, envie de légèreté... succombez au charme régressif et coloré des Minions ! Sauf à avoir passé ces dernières années très loin de tout, vous n'avez pas pu échapper au phénomène de ces petits bonshommes jaunes, d'abord faire-valoir de Grû dans le film d'animation "Moi, moche et méchant", puis autonomes dans un long-métrage qui leur est entièrement consacré, sorti l'année passée. Pour faire court et si vraiment vous ne voyez pas de quoi il s'agit, les Minions sont une multitude, vêtus d'une salopette bleue et équipés de lunettes à un ou deux verres selon qu'ils ont un ou deux yeux. Ils existent depuis les origines de la Terre, et d'aussi loin qu'ils sont apparus, ils n'ont eu de cesse de trouver le maître le plus méchant qui soit pour le servir. Mais ils sont tellement bêtes qu'ils trouvent toujours le moyen d'occire le vilain personnage qu'ils ont élu.
La bande dessinée ne se veut pas un chapitre de l'histoire racontée au cinéma, seulement un florilège de gags mettant en scène ces délicieux personnages interchangeables. Elle introduit leurs avatars dégénérés, les Evil Minions, créés dans le deuxième film, devenus par le maléfice du produit PX-41 des êtres violets aussi chevelus que les Minions sont chauves, et eux franchement mauvais là où les originaux sont seulement d'une bêtise crasse.
Alors laissez-vous faire et découvrez comment transformer tout un atelier de braves ouvriers jaunes en Evil Minions en confondant la bombe de PX-41 avec un insecticide, comment éteindre un incendie quand on vient de vider l'extincteur en jouant à se faire de la barbe avec la mousse, quel équipement est adéquat (ciré, bottes, capuche) pour sortir étendre une lessive sous la pluie battante... De loin en loin le sabir des Minions ponctue cet album quasi muet (la "banana", qui met en transe tout Minion normalement constitué, "Bello", interjection de satisfaction aux usages multiples...) Mais nul besoin de savoir lire cet idiome pour apprécier la manière particulière dont les Minions règlent leurs problèmes : un des leurs a la bouche en feu à cause d'un casse-croûte trop épicé et l'extincteur ne fonctionne plus ? Qu'à cela ne tienne, il suffit d'utiliser l'appareil défectueux pout assommer la victime, et le problème disparaît.
Le dessin très expressif et les couleurs acidulées font de cet album un parfait manuel de mauvaise conduite, à proposer sans mauvaise conscience au collège (et jusqu'à un âge avancé !)

Les Minions, 2. Evil Panic / Renaud Collin, Stéphane Lapuss'