Il faut flinguer Ramirez / Nicolas Petrimaux


Couverture de l'album

    Qui est exactement Jacques Ramirez ? L’employé modèle de la Robotop, capable de démonter et de remonter le dernier modèle d’aspirateur de la firme les yeux fermés en un temps record ? Le tueur le plus discret de sa génération, ex-membre de la garde rapprochée du parrain Hector Rodriguez, le meilleur pour les sales boulots ? Le membre d’un groupe de rock ultra connu qui joue masqué dans les plus grands festivals ? Un voisin sans histoire d’une banlieue moyenne américaine de la fin des années 1980 ?

    Le moins qu’on puisse dire de cette série pleine de double-fonds, dont le premier album a reçu le Prix des lycées au Festival d’Angoulême 2019 et le Prix des Libraires de Bande Dessinée, c’est qu’elle secoue. Amateurs d’action, de courses-poursuites et de rebondissements, vous serez servis ! Le scenario n’est pas avare de tôles froissées, d’explosions spectaculaires et de gros bras. Et les filles ne sont pas les dernières à la castagne : une actrice en cavale et son amoureuse braquent les banques et filent vers le Mexique en prenant Ramirez sous leur aile en guise de dégât collatéral. Il faut dire que la police a fort à faire car les cadavres s’amoncellent. D’abord dans les locaux de la Robotop, qui lançait son tout nouveau modèle lorsqu’une explosion due à une fuite de gaz a réduit les locaux en poussière. Ensuite sous les fenêtres de Ramirez : deux corps dans une voiture, quelqu’un leur a tiré dessus à bout portant depuis le siège arrière. Puis sur la bretelle d’autoroute où les demoiselles (avec Ramirez comme passager) font du rodéo avec la mafia et la police aux trousses… Et à chaque fois, Jacques Ramirez est là. Avec son carton d’aspirateur (celui du dernier modèle de la Robotop)… Pourtant on serait bien en peine de savoir ce qu’il en pense, car Ramirez est muet, et en plus, pas du genre à manifester son sentiment sur la situation. Alors : parfait exemple du gars surdoué pour se mettre toujours dans les pires situations, ou parfait acteur cachant terriblement bien son jeu ?

    Le deuxième acte n’apporte pas toutes les réponses à ces questions (normal, puisque la série n’est pas finie !), mais lève plusieurs coins du voile. On perd un peu de la jubilation de sale gosse qui dézingue à tout va en riant de sa bonne blague, la violence est un peu plus radicale et le second degré un peu moins clair, mais on reste en attente de savoir, enfin, qui est Ramirez, et pourquoi diable il faut le flinguer ! Pour les lycéens.


Références :
Il faut flinguer Ramirez / Nicolas Petrimaux. Glénat.
Acte 1. 2018. 19,95 €. 978-2-344-01188-1.
Acte 2. 2020. 22,95 €. 978-2-344-01874-3.