L’homme invisible / Dobbs, Chris Regnault, d’après Herbert George Wells

Couverture de l'album
    De nombreuses adaptations du roman d’Herbert George Wells ont été produites, tant au cinéma qu’en télévision ou en bande dessinée. Celle-ci, en deux albums dans la collection dédiée aux adaptations de Wells chez Glénat, se veut fidèle au roman, y compris dans son identité visuelle : la robe de chambre rouge sur la couverture de la première édition originale du roman est reprise à l’identique avec brio. L’Angleterre du 19e siècle est campée par des décors et des personnages crédibles, et le village d’Iping, au sud-ouest de Londres, est un théâtre parfait pour l’arrivée de l’homme invisible. Cet ancien étudiant en physique y sème la terreur en poursuivant ses recherches dans une auberge et en alarmant tout le bourg par son comportement pour le moins étrange. Il s’enferme dans sa chambre, pratique des expériences bizarres, se montre parfaitement désagréable avec tout le monde, et finit par se dévoiler pour ce qu’il est : un être sorti de l’humanité, que personne ne peut voir ! Les superstitions aidant, le village se ligue pour chasser l’intrus, qui est forcé d’abandonner ses précieux documents à l’auberge. L’invisibilité procurant de nombreux avantages, il se trouvera un commis pour l’aider à reprendre possession de ses précieux livres, et un refuge chez le docteur Kemp, ancien condisciple de la faculté.
    Le docteur Kemp a de nombreuses qualités, et parmi elles, l’envie de comprendre. Il soigne donc Griffin, écoute son histoire, mais refuse absolument de s’associer à son projet délirant de pousser plus loin encore les recherches sur l’invisibilité, pour gagner un pouvoir sans limites ! Dès lors, Kemp devient le premier obstacle à abattre. Une véritable chasse à l’homme débute pour neutraliser le fou invisible. Les forces sont équilibrées, puisqu’au nombre, il oppose la capacité à être où on ne l’attend pas, et à frapper sans recevoir de coups…
    L’adaptation de ce classique en bande dessinée intéressera les professeurs de lettres ; elle présente aussi un intérêt pour les bédéphiles, avec un univers bien rendu, une tension dramatique alimentée par un jeu intelligent de la couleur, et un trait réaliste qui s’accomode parfaitement du fantastique. L’homme invisible, dessiné par ses bandelettes, ses vêtements, ou les liquides qu’il boit, est parfaitement crédible et inquiétant. Un diptyque réussi à proposer en fin de collège et au lycée.


Références :
L’homme invisible / Dobbs, Chris Regnault, d’après Herbert George Wells. Glénat. (HG Wells).
1- 2017. 14,50 €. 978-2-344-01185-0.
2- 2017. 14,50 €. 978-2-344-01225-3.