Le Grand Pelican

Oscar Lagrange est un jeune inspecteur, zélé et enthousiaste. D'un enthousiasme qui n'est pas toujours du goût de sa hiérarchie, en particulier quand il fait parler de lui dans les gazettes pour avoir terminé une course-poursuite dans les choux. Il faut dire qu'il est sur une affaire croustillante. Le problème est que personne ne le prend au sérieux. Il est pourtant formel : il a vu de ses yeux un escrimeur se battre avec un mystérieux personnage encapé au dessus des toits de Paris. Lassé, son chef l'envoie à Brest faire diversion dans une drôle d'affaire : en ce mois de septembre 189X, l'Invicible, cuirassé français chargé d'une mission secrète, croise au large de Brest, quand son équipage se retrouve en proie à d'étranges phénomènes. Hallucinations visuelles, tempête, créatures surnaturelles ? Lorsque le bateau est remorqué dans le port, son capitaine a disparu et les hommes sont prostrés. Aucun ne sera capable de raconter ce qui s'est passé. Il y a pire : les marins, hospitalisés, sont victimes de crises répétées au cours desquelles de terribles brûlures rongent leur corps, avant de se résorber aussi soudainement qu'elles sont apparues. Ces phénomènes sont suffisamment inhabituels pour justifier que le Ministère décide de mettre le navire au secret en attirant l'attention sur l'hôpital où est soigné l'équipage. Au besoin en dépêchant sur place un maladroit comme l'inspecteur Lagrange.

C'est compter sans la curiosité naturelle du jeune homme, et les forces surnaturelles qui rôdent autour du bateau. L'Ankou (personnification bretonne de la mort) est-il derrière toute cette affaire ? Ou bien cette mystérieuse jeune fille en noir qui tourne autour d'Oscar? Ou cette créature de cauchemar, droit sortie de la préhistoire (ou d'une bande dessinée de Tardi) ? Ce premier tome, mené tambour battant, ne nous l'apprendra pas. Tout juste laisse-t-il supposer qu'il y a une volonté derrière l'enchaînement de ces événements qui dépassent la raison. L'humour n'est pas absent de cette aventure trépidante, offrant quelques pages de respiration quand monte la tension. Curieusement, ce manga ne trouve pas tellement son public en collège, même parmi les garçons qui en sont les lecteurs cibles. Peut-être les lycéens l'apprécieraient-ils davantage ?

Le grand Pélican / Cédric Tchao