Les enfants de la Résistance, 1. Premières actions / Benoît Ers, Vincent Dugomier

Couverture de l'album
  
    Juin 1940. Pontain l’Ecluse, petit village des Ardennes, voit passer la longue file de l’Exode, qui laisse dans son sillage une jeune fille aux nattes blondes. D’abord suspectée d’être Allemande, Lisa explique qu’elle est Belge et que ses parents l’ont perdue au cours de leur fuite. Elle sera la première action de rébellion de deux copains de 13 ans, François et Eusèbe, qui obtiennent que la jeune fille reste au village, recueillie par les parents de François. Tandis que les adultes s’accommodent des changements imposés à leur pays, tâchant de faire confiance au Maréchal Pétain pour sauvegarder les intérêts de la France, les deux amis se révoltent, cherchant des moyens de nuire aux Allemands. Pas facile d’entrer en Résistance quand on porte encore des culottes courtes et que le mouvement n’existe pas en tant que tel ! Mais des petites actions sont à la portée des garçons : imprimer des tracts sur des vieux rouleaux de tapisserie, vandaliser une affiche de propagande… ou encore bloquer le collecteur de drains de la colline en amont du village, pour provoquer un glissement de terrain vers le canal.
    Au fil des mois s’affirme la prise de conscience des deux adolescents, nourrie par les événements contradictoires qui s’enchaînent sous leurs yeux : des soldats allemands se précipitant pour sauver des civils d’un immeuble en flammes, un parrain dont les amertumes et les rancœurs nourrissent le racisme latent… « Des regrets, des frustrations… voilà sans doute ce qui avait poussé les gens à élire Hitler !… Le nazisme était un parti pour gens déçus. Déçus d’avoir perdu une guerre en 1918… ou une ferme il y a quelques années ». Les petits gestes ont des conséquences qui dépassent parfois les espérances qu’on avait placées en eux ; François et Eusèbe vont rallier à eux ceux des habitants de Pontain qui doutent, et que les pratiques abusives de l’Occupant révoltent. Mais nous sommes en octobre 1940, ce n’est que le début de la lutte !

    Les enfants de 1940 n’étaient pas engagés dans la Résistance (qui alors n’était pas ce qu’elle sera à la fin de la guerre), pour des raisons de sécurité, mais cet album montre bien qu’ils ont pu jouer un rôle dans la prise de conscience des abus de l’Occupation, et aussi pour aider les adultes (renseignement, transport de messages…) François et Eusèbe sont des personnages pleins de vitalité, qui regardent la guerre et l’Occupation avec leurs yeux d’adolescents, et nous font porter un regard nouveau sur cette période. Un série positive sur un moment de notre histoire étudié en cours, pour l’école primaire et le collège. Le graphisme et la mise en couleurs sont soignés, pour une belle série de quatre tomes parus, à mettre entre toutes les mains !



Références :
Les enfants de la Résistance, 1. Premières actions / Benoît Ers, Vincent Dugomier. Le Lombard, 2015. 10,95 €. 978-2-8036-3558-0.