Le chasseur de reves

    De la première à la quatrième de couverture, la référence à Don Quichotte est assumée. Pas d’erreur, le fidèle serviteur du grand chasseur s’appelle Sancho. Il bichonne le grand chapeau et les armes de son maître, le plus grand chasseur de la jungle la plus hostile du monde. Il accroche au mur les trophées rapportés par la fine gâchette qui l’emploie. Mais si vous prenez la peine d’aller voir derrière le mur, vous serez surpris : tous les animaux sont là, bien vivants, docilement rangés dans des cases, passant la tête à travers la cloison pour donner l’illusion d’un parfait cabinet de trophées, et se relâchant quand le chasseur s’absente : « le nouveau a des grosses fesses ! » « c’est pas vrai ! » « si si ».

    A ses heures perdues, le chasseur bouquine : Voyage au centre de la Terre, le Times… lui donnent des idées de battues inédites. Et quand il veut se renouveler, un passage par « L’interprétation des rêves » de Freud lui suggère d’aller chasser dans les songes. Il y fait de belles prises : des chaizelles venues boire au point d’eau, des bufflets empire qui se battent… mais nul n’est à l’abri des cauchemars ! Heureusement, Sancho est là pour préparer de bonnes tartines, avant que nos deux héros ne repartent à la chasse… aux idées noires !

    Références littéraires en pagaille, humour décalé, jeux de mots, trait rond et univers coloré, cette bande dessinée est un petit plaisir d’imaginaire pour faire voyager nos jeunes élèves entre deux cours. A proposer sans modération aux collégiens, avant de leur glisser plus tard les œuvres originales auxquelles il est fait référence !

Le chasseur de rêves, 1. Gare au Bétopotame ! Martin Desbat