Chi, une vie de chat / Konami Kanata

Couverture de l'album
  Que peut faire un chaton de quelques semaines qui perd la trace de sa mère dans la rue? Chercher sa maison, quitte à affronter tous les dangers du monde extérieur : les chiens, les voitures... Et s'effondrer en pleurs, vite à cours de forces face à l'évidence d'une situation désespérée. Heureusement un petit bonhomme croise sa route : Yohei, qui a chuté sur la pelouse du jardin public, tombe nez à nez avec la petite chatte perdue. Ses parents acceptent de la ramener à la maison, et, bientôt, de l'adopter, même si les animaux sont formellement interdits dans l'immeuble (ce qui leur cause quelques sueurs froides vis à vis des voisins et de la gardienne). Le petit chat abandonné n'a qu'une idée en tête : « ze rentre à ma maison ». Pas facile quand la porte d'entrée est soigneusement fermée, quand on est repu après une bonne gamelle de lait, quand on a trouvé un jeu trop rigolo (comme une chaussure qui traîne dans l'entrée et qui a des lacets si amusants). Petit à petit, le chaton s'habitue à sa nouvelle vie, tandis que la famille, après avoir essayé de le donner, se résout (avec soulagement) à le garder. Bientôt, Yohei lui trouve un nom original : Chi signifie « pipi » en japonais. Le petit garçon et la petite chatte apprennent en même temps la propreté, ce qui ne va de soi (cette caisse à vieux journaux est un si bon lit, comment imaginer que c'est là qu'il faut aller satisfaire ses besoins?) Le chaton, sans doute obnubilé par cet apprentissage, finit par répondre quand quelqu'un parle de pipi : le nom lui reste !

    Les menues aventures de cette nouvelle vie s'enchaînent, de visite chez le vétérinaire en essai de griffes sur le nouveau canapé en cuir... Un monde à hauteur de chat et à hauteur d'enfant, qui réussit à rendre sensible le décalage qui peut parfois exister entre les intentions des humains et ce que les animaux en comprennent. Le comportement du chaton est bien rendu, quand il réclame à grands cris, quand il s'évertue à sauter sur un rebord de fenêtre tout juste accessible, ou quand il joue... Nul doute que nos collégiens apprécierons cette mignonne boule de poils qui s'incruste dans une famille qui ne l'attendait pas ! Le dessin alerte (et « kawaï » : mignon, pour le coup!), la mise en couleur tonique attireront peut-être des lecteurs néophytes vers le manga, et séduiront sans problème les convaincus.


Références :
Chi : une vie de chat, 1. Chi's Sweet Home / Konami Kanata. Glénat, 2010. 10,75 €. 978-2-7234-7838-0. (12 tomes parus).