Celle que je voudrais être / Vanyda

La chronique de la vie de
Valentine continue avec ce deuxième tome (pour un point de vue sur le
premier, vous pouvez consulter les coups de cœur BD du mois de juin
2008 sur le site http://cdi.ac-dijon.fr). On peut penser que notre
jeune héroïne ne s'est pas encore trouvée, puisqu'après un premier Celle que je ne suis pas, voici Celle que je voudrais être.
Ce tome, comme le précédent, couvre une année scolaire, ici la classe
de seconde. Comme le premier, il s'ouvre sur la rentrée et les copains
de classe. La petite bande de l'année passé est dispersée, Emilie et
Yamina sont dans une autre classe, Julie redouble sa troisième.
Heureusement, il reste Juliette.
Des thématiques nouvelles émergent dans ce tome,
reflet assez juste des préoccupations de cet âge. Yamina, avec quelques
copains, monte un club manga et réalise un fanzine sur le sujet. Avec
eux, Valentine ira à sa première convention manga à Paris. Juliette est
fan de danse hip-hop, qu'elle pratique avec Melvin. Tous les deux se
voient refuser l'entrée d'une soirée organisée par une classe du lycée,
sans doute parce que Melvin est noir. Juliette refuse de laisser passer
ça et décide de faire savoir largement aux lycéens qu'un cas de
discrimination raciale s'est produit lors de leur soirée. Quant à
Valentine, elle poursuit son chemin. Elle ne parle pas beaucoup plus
qu'avant, mais elle commence à faire des choix. Celui de passer plus de
temps avec Gaëlle et Baptiste, deux copains de classe qui ont tout de
loosers : moches, pas trop bien habillés, réservés et discrets (enfin
presque). Et tant pis pour les vieilles copines, si elles ne veulent
pas s'afficher avec des élèves qui ne sont pas « tendance » !
Le choix aussi de renouer avec son vieux copain Mathys, même s'il a
laissé tomber Julie l'année d'avant. Et même s'il est parfois carrément
immature...
A côté de ces choix, Valentine continue de se
chercher. Du côté des garçons surtout, avec des histoires sans
lendemain et sans grande signification. Du côté de son père aussi, qui
apparaît dans ce tome de façon récurrente, même si sa maman fait tout
ce qu'il faut et joue vraiment bien son rôle de mère célibataire. Ce
qui donne lieu à quelques séquences pleines de tendresse, en équilibre
sur le fil de l'émotion. Sous sa frange épaisse, Valentine continue de
grandir. Elle fait des choix qui ne sont pas forcément les meilleurs,
mais qui de plus en plus sont les siens. Elle devient adulte...
Les collégiens et les lycéens se reconnaîtront
peut-être dans ce cheminement. Ils apprécieront certainement ce tome,
qui poursuit de façon intéressante la trilogie. Esthétique de manga
européen, héroïnes attachantes et préoccupations bien de leur âge, nos
lecteurs suivront sans doute avec plaisir la mue de Valentine.
Références :
Celle que, 2. Celle que je voudrais être / Vanyda. Dargaud, 2010. 14 €. 978-2-5050-0575-9.