L’âge d’or, 1 / Cyril Pedrosa, Roxanne Moreil

Couverture de l'album
    « Il fut un temps, jeune homme, où vallées et montagnes n’étaient entravées d’aucune muraille. Où les hommes allaient et venaient librement, avec pour seules règles celles qu’ils avaient choisies, unis devant les drames et les joies… Les hommes alors partagaient tout, en période d’abondance ou de disette, comme des frères.
L’ « âge d’or »... »

    Cet album est d’abord un enchantement visuel, fait de gravures richement colorées, qui se déploient de loin en loin sur la largeur de la page, voire sur une ou plusieurs doubles pages. On y entre comme dans un conte, dans une tapisserie ou dans un recueil de récits médiévaux. On en suit le chemin et les ambiances colorées où les personnages parfois se dédoublent en une série de silhouettes décomposant leur mouvement. Il narre l’éviction du trône d’une princesse par son jeune frère, téléguidé par une reine mère consumée par le désir de pouvoir. Tilda, qui pleure encore la mort d’un roi qu’elle a trop peu connu, car il était malade depuis des années, ne peut compter que sur une garde très rapprochée : le loyal Seigneur Tankred et son ami le jeune Bertil, revenus d’exil pour constater la destitution et le bannissement de leur princesse. Commence alors un long voyage à travers les provinces du royaume, à la recherche de soutiens pour construire une alliance et reconquérir le pouvoir usurpé. Malheureusement, il reste bien peu de fidèles, et ils ont bien peu de pouvoir face au jeune roi… Les seuls qui pourraient s’opposer partent au combat dans un tout autre but, menés par un homme qui rêve de faire changer le monde et de supprimer les privilèges. Tilda parcourt la Péninsule, surmonte ses blessures, traverse des hallucinations de plus en plus fréquentes, à la recherche de la solution pour retrouver son royaume et y instaurer une paix attentive aux besoins des plus modestes. Elle ignore que son histoire la dépasse en partie, et qu’elle a commencé lorsque son père a découvert un tombeau très ancien sur la rive ouest d’Ohman…
    Ce premier tome est un voyage chatoyant, dont on attend forcément la suite ! Son plus grand intérêt est visuel, mais on se laisse aussi prendre par l’histoire, tissée de questionnements sur l’égalité sociale autant que sur la place de la femme. De la belle ouvrage, dès la 4e-3e, pour le LP et le lycée.




Références :
L’âge d’or, 1 / Cyril Pedrosa, Roxanne Moreil. Dupuis, 2018. (Aire Libre). 32 €. 979-1-0347-3035-3.